Le Cameroun suspend Starlink : Entre sécurité nationale et enjeux de souveraineté numérique-la saisie des kits commence

Le bras de fer entre le Cameroun et Starlink s'est soldé par la saisie des kits et la suspension du service de l'entreprise. Cette décision, prise juste avant la date prévue pour la fin des opérations de Starlink dans le pays, met un terme à l'aventure camerounaise de l'opérateur d'internet par satellite.

Les autorités camerounaises expliquent leur choix par des inquiétudes légitimes en ce qui concerne la sécurité du pays. La mise en œuvre de la technologie Starlink, qui n'est pas supervisée par le régulateur national, pourrait mettre en péril la surveillance des communications et affaiblir la propriété numérique du pays. 

« Cette technologie, qui permet une connexion Internet ultra-rapide et illimitée, n’est pas réglementée localement, ce qui constitue une menace pour notre souveraineté numérique, » précise le Directeur Général des douanes camerounaises, Fongod Edwin Nuvaga. D’un autre côté, le mall est beaucoup plus profond.  Starlink pourrait représenter une menace pour Camtel, l'opérateur historique du pays, et bouleverser l'équilibre concurrentiel. En outre, il reste des questions concernant la sécurité des informations personnelles des utilisateurs de Starlink, ce qui alimente les craintes de fraude et d'abus.

Pour se défendre, Starlink a adressé un message clair à ses clients : “l'utilisation de son équipement dans des zones non autorisées constitue une violation des conditions générales de service. Les clients qui se trouvent hors des zones approuvées pendant plus de deux mois après la date limite d'avril 2024 risquent de voir leur connexion coupée.” A travers cette mesure, l’entreprise d’Elon Musk vise à faire respecter les réglementations locales et à garantir une utilisation responsable de la technologie Starlink. De plus, l'entreprise souhaite éviter que son service ne soit utilisé dans des zones où il n'est pas autorisé ou ne respecte pas les normes de sécurité.

Cependant, il est important de préciser que cette situation au Cameroun, où les autorités ont saisi des kits Starlink et suspendu le service de l'entreprise, n'est pas unique sur le continent africain. D'autres pays ont également pris des mesures similaires face à l'arrivée de Starlink. En effet, c’est le cas au Zimbabwe, le régulateur a pris des mesures fermes contre Starlink. Il a ordonné à l'entreprise de déconnecter les abonnés utilisant illégalement ses services et a pris des sanctions contre les distributeurs et les utilisateurs de Starlink. Cette démarche vise à protéger les intérêts nationaux et à garantir le respect des réglementations en vigueur.

Si la présence de Starlink soulève la controverse au Cameroun et au Zimbabwe, ce n’est pas le cas pour le Ghana qui via la National Communications Authority (NCA) a donné son accord à Starlink pour fournir des services à large bande par satellite. 
 

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